Ça me suffit ce bonheur simple d être ensemble s embrasser se parler très peu





Ça me suffit ce bonheur simple d être ensemble s embrasser se parler très peu

Personne n’a eu la réaction nécessaire. Le « il aurait fallu » n’a aucun sens. Nous n’avons pas su gérer le cas difficile auquel nous étions confrontés.
Il n’a pas su gérer son retour d’Algérie et tout s’est enchaîné. Ma mère n’a pas su gérer les premières paroles, les premiers gestes inacceptables. Engrenage.
Engrenage de tout temps. Comment Karine a pu accepter de laisser un crétin souiller son essence à partir de l’an 2000, la transformer en amante puis la réifier quand elle a cru tenir son bonheur en devenant « officielle », l’entraîner dans une relation de confrontation ?
Même « les hautes études », une culture, ne protègent pas contre un tel piège. Qu’ont d’attirant ces hommes dangereux pour réussir à emprisonner ? Par quoi sont-elles aveuglées ? Elles pensent « il a changé » et il va redevenir « comme avant. » Quand il frappe : « il a pété un plomb » et elles pardonnent. Non ! Il n’a pas changé : c’est toi qui n’as pas vu l’Essentiel. Mayline, si souvent victime de pervers psychotiques. Mayline déboussolée par le naufrage de son couple (après six mois de mariage) chercha même en moi toutes les maladies psychiques imaginaires pour justifier ma mise en pause ! Puisque eux aussi l’avaient prétendue merveilleuse avant de... Comment dire je t’Aime à une femme qui fut violée ?

Le samedi matin, le plus souvent je sèche les cours, devenu le roi de l’absentéisme toléré au motif d’excellentes notes et je pars vers une heure, reviens le lendemain matin. Je dors alors jusque midi et repars à Auchel, voir Fabienne. Le plus souvent, quand il fait clair, nous nous embrassons langoureusement et passionnément dans la voiture, sur une place peu passagère dans le centre. Puis nous allons à Sono 2000, discothèque où nous nous sommes connus, y restons quelques heures et rejoignons notre endroit tranquille où nous aimer, notre repaire discret, un minuscule chemin de terre après une petite route, entre Bours et Valhuon. Après six mois, elle me reproche « c’est tout le temps la même chose. » Je suis bien, avec Fabienne. Ça me suffit ce bonheur simple d’être ensemble, s’embrasser, se parler très peu. Je comprends qu’elle se soit lassée ! Depuis le début elle me considérait « très renfermé. » J’aimais l’écouter, la dévorer des yeux, la caresser. Son regard m’envoûtait. Quel regard avais-je ? Sûrement proche du sien, celui de la passion ! Elle s’était arrêté de fumer « pour moi. » Je voyais ses parents quand j’allais la chercher, elle n’a jamais vu les miens. Naturellement, jamais je ne lui ai parlé du monstre. Elle croisait ma sœur le samedi soir, leurs relations se limitaient néanmoins à quatre bises. Depuis j’ai compris : elle m’a vraiment donné beaucoup d’amour, elle m’aimait passionnément pour supporter une telle routine mais j’étais incapable de vivre vraiment. L’innommable me paralysait. Je n’ai pas eu la force de lui dire, ni lui écrire que c’était de l’inconnu pour moi, vacances, camping, mer… Quelques années plus tard, j’ai su qu’elle avait un enfant. J’en suis persuadé : durant ces mois elle a rêvé de ce bonheur ensemble. Sensuellement, tu m’as éveillé Fabienne.



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